Débats et réflexions

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vendredi, août 18, 2006

La France des résistants

La France se fait peur. Ou plutôt une partie fait peur et l'autre partie a peur.
Qui ? Les annonciateurs - anonymes - de catastrophes concernant les projets de M. Sarkozy.
Comment ? En révélant au grand public (naïf, évidemment) les projets du ministre : fonder un régime totalitaire et fasciste en France.
Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas assez sauvé le monde étant gosse...

"Résistance". Le glorieux mot est arboré à la fin de chaque commentaire que laisse un des habitués d'un blog satyrique visant M. Sarkozy. Résistance donc il doit y avoir car le ministre de l'intérieur, en raison de ses frasques et autres incartades ("la France tu l'aimes ou tu la quittes", "racailles"...), viserait purement et simplement à établir un régime fasciste.

Louable intention donc que de résister contre ces vils projets ! La France aurait-elle retrouvé ses héros d'antan ? Mieux : ceux-ci sont maintenant plus avertis et par conséquent plus efficaces. Instruits par l'Histoire, nos nouveaux résistants voient clair comme de l'eau de roche dans la machinerie diabolique que met en place M. Sarkozy. Ils résistent donc... à l'avance.

Peut-être que la France n'est pas assez tourmentée par ses turpitudes réelles. En tout cas pas aux yeux de tout le monde. Etre un héros, un résistant, c'est décidemment à la mode. Il y a eu les jeunes contre le CPE, une certaine gauche contre la constitution européenne, une partie des fonctionnaires contre la réforme des retraites... Dès que ça bouge, on résiste. Sinon, on s'ennuie, pas de combats à mener. Drôle de mutation de la "résistance" ! Avant, c'était logiquement occupation = résistance. Maintenant, c'est l'inverse...

Ils vont sauver la France, ni plus ni moins. La sauver d'une entreprise diabolique qui établit des "rafles d'enfants" (loi sur l'immigration), qui a provoqué délibéremment une émeute de grande ampleur en novembre 2005, qui voudrait cadriller les 36000 communes de France d'au moins 1000 fois plus de policiers, etc. En un mot, un ministre de l'intérieur qui fomente un véritable coup d'Etat visant à fonder un régime totalitaire et fasciste en France.

Le résultat de la résistance ? Juin 2007... Oui car la résistance est pacifique, de sucroît sagement planquée derrière deux boucliers efficaces : pseudonyme et écran. Nos résistants des temps modernes, auto-proclamés et ô combien auto-satisfaits, donnerons donc tout pour éviter le carnage, la boucherie, l'extermination, le génocide ! Ouvrez les yeux, ce n'est qu'un mauvais cauchemar. Mais pour d'autres, c'est un rêve à caresser. Un rêve qui leur permet d'exister et de se muer en hérauts des valeurs françaises. "Résistance"... S'il y en a bien un qui doit se retourner dans sa tombe, c'est Jean Moulin, voire De Gaulle. Les vrais apôtres de la résistance, en un temps où ce mot avait un sens.

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Benjamin, je trouve que tu caricatures quand même beaucoup les positions des adversaires de Nicolas Sarkozy. Personne ne pense sérieusement que s'il arrivait au pouvoir, Sarkozy érigerait un régime fasciste et/ou totalitaire. Simplement, c'est vrai que d'un côté comme de l'autre, on abuse des comparaisons historiques douteuses. Si d'un côté, certains n'hésitent pas à qualifier Sarkozy de fasciste et j'en passe, il ne faut pas oublier que d'autres n'ont pas beaucoup de scrupules à traiter le PS (et la gauche en général, à l'exclusion de la LCR, LO et du PCF qui sont effectivement dangereux) et ses sympathisants de gauchistes, voire de bolcheviques qui ont ruiné la France. Bref, je pense que ces abus de langage ne sont pas l'apanage d'un camp ou de l'autre, et qu'ils montrent qu'avoir des débats politiques courtois dans notre pays est dificile, voire impossible...
Par contre, il y a à mon avis de bonnes raisons d'avoir peur de Nicolas Sarkozy:
- ses "frasques" comme tu le dis ne sont pas à prendre à la légère. Tu as l'air de penser que son populisme est dû à la campagne qui approche. Or, ça fait quand même quatre ans qu'il est au pouvoir et il a toujours cédé aux sirènes populistes. Et ce que l'on peut à la limite se permettre comme candidat est à proscrire lorsque l'on est aux responsabilités, sinon on court à la catastrophe (cf les émeutes de novembre)
- comme tu l'auras certainement remarqué, Sarkozy ne se remet JAMAIS en question. Lorsqu'on le critique, c'est soit qu'il y a un malentendu, soit que c'est un complot de gauchistes, et j'en passe. Dans ces conditions, comment pourrait-il être un président responsable?
- ses appels du pied à l'extrême-droite sont plus qu'irresponsables, il fait même voter des lois pour contenter les électeurs frontistes maintenant: la loi sur l'immigration...
Très clairement, cette loi est scélérate (elle stigmatise de pauvres gens, qu'à défaut de pouvoir accueillir, on devrait au moins comprendre et respecter) et irresponsable (augmentation vertigineuse des clandestins à prévoir). Quant à sa circulaire de l'été, c'était clairement un piège tendu aux immigrés, histoire de pouvoir les repérer pour les expulser. Donc oui, j'stime que c'était une chasse aux enfants. Tout ça pour quel résultat? Le Pen n'appparaît pas affaibli mais plus fort que jamais. En plus d'être dangereux, ce flirt avec le FN est totalement inefficace.
- ses "relations" avec les magnats de la presse sont quasiment berlusconiennes. Ca promet un grand respect du pluralisme de la presse s'il est élu.
- Sur le plan international, il est encore plus nul que sur le reste (récemment, intervention risible sur le conflit au Liban...): sa tournée en Afrique pour "expliquer" sa loi a été des plus irrespectueuse et indécente. Ne parlons pas de sa proposition d'une Europe à deux vitesses lorsqu'il était en Allemagne, pile au moment où Angela Merkel tentait de se rabibocher avec les Polonais!

Bon, je vais m'arrêter là, mais son accession au pouvoir ne présagerait rien de bon. Après tout, c'est quand même le seul type qui fasse autant peur, et dans ces cas-là ce n'est pas forcément les personnes qui le craignent qui ont peur, c'est à lui de revoir son discours et sa politique.
Voilà pour les objections, ça ne m'empêche pas de trouver ton blog intéressant!

11:32 PM  
Anonymous Anonyme said...

Cet article se réclamant certainement de l'ironie mordante est blessant pour la personne concernée (d'ailleurs moi aussi j'écris "RESISTANCE !" à la fin de mes commentaires...).
Il faut apprendre à lire entre les lignes, les parallèles qu'il fait ont pour but de prévenir/dénoncer/faire réfléchir les intervenants sur Sarkostique. Il se permet de formuler des hypothèses, ce qui fait avancer le débat. Des erreurs du passé, il faut en tirer les leçons du présent et du futur, car "L'Histoire se répète"...
Ainsi, même si le petit moustachu et Sarkozy ne sont pas comparables (au niveau de certaines idées... aie aie...mais le contexte socio-politique diffère), il faut néanmoins garder en mémoire que certains tyrans se sont fait élire "démocratiquement". La dictature est le revers de la démocratie...
Ainsi lui et beaucoup de personnes sur ce blog ont peur de N.S, tout comme 55% des Français...(Sondage=prendre des pincettes)
Il a fait un piètre résultat (catastrophe oui!)au ministère des finances, et n'est pas plus capables de gérer l'Intérieur. Il se vend de partout (USA,F.N...va comprendre !)et partout (TF1 et France 2). Il ne pense qu'à prendre le pouvoir s'en se soucier de l'intérêt de la France et des Français (de coeur comme de sang). Il excite le communautarisme et la xénophobie. Il tappe sur les plus fragiles et lèche les bottes (voir le cul)des plus puissants. Oui Sarkozy est dangereux pour l'avenir et il est du devoir de chaque citoyen de s'insurger contre des "valeurs" aux relents fétides qui vont à l'encontre de l'éthique personnel de chacun, voire des valeurs humanistes. Exprimer son engagement de manière citoyenne et plutôt polie ne devrait pas être moqué mais respecté.

10:55 AM  
Anonymous Anonyme said...

Lorsqu'on écrit resistance on ne fait pas forcément référence à La Résistance de la seconde guerre mondiale.

Il y a différents niveaux de résistance, on peut tout à fait écrire résistance aux idées de Nicolas Sarkozy sans pour autant se prendre pour Jean Moulin, ça s'apelle un procès d'intention et un raccourci hâtif.

11:38 AM  
Anonymous Anonyme said...

Quand à Monsieur Sarkozy il a du, à la vue des sondages de Balladur de 1995, au moins résister 3 à 4 seconde à l'envie de trahir Chirac. C'est donc à ce titre un résistant lui aussi.

3:15 AM  

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