Débats et réflexions

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vendredi, juillet 20, 2007

Ciste-ra

Si le but était de faire du bruit, Dominique Sopo a brillamment réussi. Après un article au titre tapageur « Rachida Dati, une beurette à abattre ? » avec un point d’interrogation pour la pure forme, de purs stéréotypes sur les blancs, une réaction communautariste à un trouble politique, on est stupéfait. Stupéfait d’une telle stupidité.

Retour en arrière. Peu après son arrivée au ministère de la Justice dans le gouvernement Sarkozy (pardon, Fillon), Dati subit quelques déconvenues embarrassantes : certains de ses conseillers et son directeur de cabinet se font la malle. Dans un premier temps, fronde à l’UMP, les critiques fusent sur la personne de Dati. Rien d’anormal jusqu’ici, on lave son linge sale en famille.

C’est dans le deuxième temps que les choses prennent un tournant ubuesque. Dominique Sopo, président de SOS racisme, décide de taper du point sur la table. Pour ça, rien de tel qu’une belle envolée lyrique pleine d’exemples et comparaisons nauséabondes, mais vide, ô combien vide, de toute réflexion un tant soit peu, sinon intelligente, au moins réfléchie.

Dominique Sopo a en effet confondu l’eau et l’huile pour éteindre le feu du racisme, qui ne brûlait même pas ici. Il l’a donc lui-même allumé en affirmant que les troubles chez Dati étaient purement et simplement à mettre sur le compte de la couleur (et donc l’origine) de la ministre. Problème : Dati est née en France, ce n’est donc mécaniquement pas de la xénophobie, et elle est décrite comme autoritaire, voire caractérielle, ce qui peut être une piste pour le départ de ses collaborateurs.

Combien de problèmes, de troubles, de déchirures entre ministres, entre collaborateurs, conseillers… Vu le zèle de Sopo, on se demande pourquoi il n’a pas pris la même brillante initiative quand un Français, certes, mais d’origine hongroise, piquait la place de présidentiable, en 2006, d’un bon Français d’origine, noble de nom, Bonapartiste de conviction…

"L’initiative de Sopo restera un moment noir pour SOS racisme"

Les déchirures politiques sont légions. Mettre celle-là, le cas Dati, sur le compte du racisme relève du fantasme, voire du (très mauvais) goût à chercher scrupuleusement l’atteinte raciste qui fera du bruit. Pourtant, si certaines révélations de SOS racisme se sont en effet révélées véridiques, ici rien de cela. Pas de testing, pas de voix off pour preuve, pas de même de déclaration de Dati, et il serait ô combien étonnant, au vu du caractère de la ministre, qu’elle s’auto plongerait dans un mutisme en cas de vraie atteinte raciste…

L’initiative de Sopo restera un moment noir pour SOS racisme, tant cette association est nécessaire et, ici, décrédibilisé par son président. Sopo ne se contente pas en effet d’enflammer le communautarisme, il plonge dans la détresse tous ceux atteints de vraies agressions racistes, et aussi tous les Français d’origine étrangère ou immigrés.

Premièrement, parce que quand on crie au loup, les gens finissent par détourner le regard. Deuxièmement, parce qu’il ne met pas sur un pied d’égalité fils ou fille d’immigrés et Français d’origine. Il fait de ces premiers des parias, tout juste bons à se défendre (via… lui) en cas d’atteintes racistes, et les surexpose en perpétuelles victimes.

Sopo s’est trompé. Le cas Dati n’a, on peut l’affirmer sans trop de risque, rien d’une affaire raciste. Sopo a ici agit dangereusement. On imagine en effet sans peine les discussions dans les foyers Français fleuretant avec le racisme, passablement énervés par cette « victimisation » à outrance, ne faisant que renforcer leur conviction. SOS, Sopo, SOS…

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Pas grand-chose a ajouter sinon que Sopo,non content, comme tu dis, de mettre en danger les vraies victimes d'agressions racistes en beuglant inconsiderement autour d'une "affaire" qui n'en est pas une, il pratique lui-meme le racisme a l'envers sans s'en rendre compte (encore que?. A preuve sa phrase dans l'interview de Libe, ou il disait texto que le cas Dati relevait de l'elite blanche francaise qui pronait la mixite au hors d'oeuvre mais tenait un discours tres different "apres 3 verres de vin(sic)".... ah ben oui, revoila le mechant franchouillard lepeniste avec son beret, sa baguette et sa boutanche de pinard!!! C'en est presque a se demander s'il ne le fait pas un peu expres...apres tout, SOS Racisme ayant perdu de l'audience ces dernieres annees (son excellent ex-president Malek Boutih ayant laisse un grand vide) rien de tel qu'un petit coup de provoc, meme s'il fait temporairement le jeu de ses adversaires, pour se remettre en selle...

5:23 PM  

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