Débats et réflexions

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vendredi, mars 17, 2006

Une magistrale dénonciation des fondements du totalitarisme

Critique de : "La ferme des animaux" de George Orwell

On connaît George Orwell pour son œuvre "1984", qualifiée de prophétique. "La Ferme des animaux", du même auteur, est semble-t-il beaucoup moins connu. A tort.

Si le thème est le même (le totalitarisme), l’approche est complètement différente. Alors que "1984" nous plonge au sein même d’un totalitarisme, "La Ferme des animaux", elle, narre la fondation d’un système totalitaire. Fondation qui repose sur… une démocratie.

L’histoire se passe dans une ferme d’Angleterre, à une année inconnue. Ecoeurés de servir d’esclaves à l’homme, les animaux organisent une révolution et renversent le pouvoir des hommes en les chassant de leur propre ferme. Ils établissent leur régime, fondent un système où tous les animaux sont égaux. Il est néanmoins convenu que les cochons, par essence animaux les plus intelligents, dirigent l'ensemble.

L’aube de la nouvelle démocratie animale se passe plutôt bien. Des assemblées sont organisées tous les dimanche pour décider et voter, et le reste du temps les animaux travaillent, sous la conduite des cochons, pour assurer sur le long terme leur nouvelle souveraineté.

Mais plus le temps passe, plus la souveraineté des cochons grandit, aux dépens de celle des autres animaux de la ferme. Ceux-ci protestent à peine, la communication des porcs est telle que les animaux sont convaincus de l’utilité, voire de la nécessité, de chaque décision, même si celles-ci rognent leur liberté et détruisent l’idéal initial d’égalité. Doucement mais sûrement, la dictature s’installe et les idéaux révolutionnaires passent de vie à trépas.

A cette réflexion du totalitarisme, tout se résume dans cette maxime qui ne pouvait sortir que du génie d’Orwell : "Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres"…

Chavez ; une lutte pacifique, légale et légitime

"Hugo Chavez est une menace" martèle George W. Bush. Pour lui oui, économique essentiellement grâce aux importantes réserves du Venezuela en pétrole. Mais pour le monde et la démocratie, comme tente Bush de nous le faire avaler, non !

« Hitler serait un nourrisson comparé à George W. Bush ». Le dire est d’Hugo Chavez, président du Venezuela depuis décembre 1998.

« Hitler » ; le nom est lâché et la comparaison est choquante. Il y en a eu d’autres, par le passé, des insultes de Chavez visant le Texan.

Le président Vénézuélien est plus connu aujourd’hui pour ses provocations à l’égard de George W. Bush que pour sa politique concrète. En effet, conscient de l’impact médiatique que cela provoque, Chavez adore pratiquer la joute oratoire avec le président des Etats-Unis, car ce dernier ne manque jamais de répondre aux provocations d’« Hugo Boss », comme l’a élogieusement surnommé un journal vénézuélien.

Ces insultes relatées dans les médias lui procure un solide soutien de la part de l’opinion, nationale comme internationale, très remontée dans sa majorité contre Bush à cause de sa malheureuse politique étrangère.

Mais si Hugo Chavez surfe joyeusement sur cette opportunité médiatique, il reste que l’homme ne délaisse pas pour autant les affaires intérieures. Le président vénézuélien a fermement décidé de combattre les graves problèmes sociaux de son pays.

Pour cela, il utilise ingénieusement l’arme redoutable que le pays a la chance de posséder : le pétrole.
Pragmatique et astucieux, Chavez livre du pétrole à Cuba (90000 barils par jour) en échange du prêt, de la part ce Castro, de nombreux médecins, enseignants et éducateurs sportifs cubains. Ce pour financer les « misiones » qu’il a lui même créées.

Les « misiones » sont des programmes sociaux visant à résoudre les problèmes prioritaires du peuple vénézuélien ; la santé et l’illettrisme.


"Grâce à la politique habile de Chavez, certains vénézuéliens voient pour la première fois de leur vie un médecin en face d'eux"

Ainsi, certains vénézueliens « voient pour la première fois de leur vie un médecin en face d’eux » selon un journaliste de « Courrier International ». Le progrès est là, remarquable, réel, palpable.
Sans parler de l’illettrisme qui recule de manière continue.

Par ailleurs, Chavez conclut de multiples alliances en Amérique latine afin d’asseoir son combat et de renforcer l’efficacité de sa lutte.

Le cas d’Evo morales, élu président de la Bolivie le 18 décembre 2005, est probant ; « je suis un cauchemar pour Washington » aime à répéter ce dernier. Effectivement, avec Chavez et Morales faisant pression sur les autres pays latins, dont de nombreux voient leurs élections approcher, ce qui indique vraisemblablement la poursuite du « virage à gauche » anti-Bush en Amérique latine, le locataire de la maison blanche aura sans aucun doute le sommeil troublé…

Si Morales est le plus proche allié de Chavez, il n'es pas le seul. Lula da Silva, le président brésilien, pourtant réputé modéré, s'est aussi rapproché de Chavez par leurs visions communes sur la pauvreté. Nestor Kirchner, le président argentin fait également partie des contacts amicals de Chavez... Esseulé en Amérique Latine, le président du Mexique Vicente Fox, restant fidèle à Bush, s’est fait traiter, pour le punir de cette hérésie, de “toutou de l’Empire” par Chavez.

Chavez s’est donc déclaré héraut de la lutte contre l’impérialisme des Etats-Unis. Aidant concrètement sa population, multipliant ses alliances et jouissant du respect de la communauté internationale du fait de son élection démocratique, il possède de sérieux atouts.

Ainsi, lutter contre un pays qui entretient jalousement une domination totale (économique, militaire mais aussi culturelle) du monde, pacifiquement de surcroît, à mille lieues des mouvances terroristes, qui se réclame de la même lutte mais qui font nombre de victimes civiles, est-ce vraiment une mauvaise chose ?
Tenter de contrebalancer la suprématie Etats-Unis, afin d’équilibrer les pouvoirs et les influences, en utilisant des procédés légaux et pacifiques, doit-on vraiment s’en plaindre ?

Malgré la politique habile de Chavez, George W. Bush n’a pas dit son dernier mot. Quand il le faut, l’homme sait déployer les grands moyens : au dernier sommet des Amériques (novembre 2005), qui rassemblent Etats-Unis et Etats du sous-continent, Bush a tenu à ne pas serrer la main à Chavez.

dimanche, mars 05, 2006

Il y a aussi une Afrique qui se relève !

Que nous vient-il à l'esprit, aujourd'hui, quand on pense à l'Afrique ? Misère, paupérisation croissante et désespoir semblent être les mots définissant le mieux le continent noir dans de nombreux esprits, manipulés par des médias qui pratiquent continuellement le mensonge par omission... Le positif est radié, les progrès sont oubliés.

Aujourd’hui, l’Afrique reste un continent à la remorque du système économique libérale, qui régit désormais l’économie mondiale. Ce handicap provoque une effet boule de neige puisque si le continent ne peut accroître ses richesses en adhérant aux échanges mondiaux, il ne peut améliorer le sort de sa population, majoritairement très pauvre.

Tony Blair a déclaré l’année 2005 « année de l’Afrique », preuve que les pays développés ne délaissent pas le continent noir, même si cela est un pur exercice de communication.

Ce soutien de la communauté internationale d’une part, et les médias qui font circuler une piètre image du continent d’autre part, font naître dans beaucoup d’esprit que l’Afrique est un continent qui va très mal, et ce de mal en pis. Ce n’est pas totalement faux, soyons réalistes, mais ce n’est pas complètement vrai pour autant.

En effet, des rapports récents sur l’économie africaine (de l’ONU et de l’OCDE) démontre que nombre de régions d’Afrique ont une croissance soutenue et un taux d’inflation modéré. Pour le sous-continent subsaharien, entre 2004 et 2005, la progression du PIB a été de 5%, 14,4 % en Afrique centrale, et 6,8% en Afrique orientale. Ce ne sont que trois exemples, mais ils démontrent que l’Afrique obtient des performances économiques parfois remarquables.

"L’Afrique est capable de bonnes réformes, d’une bonne gouvernance et d’une gestion rigoureuse. Et comme partout, de bons résultats s’en suivent"

Les pays non producteurs de pétrole, car il est vrai que l’or noir est pour beaucoup dans ces résultats, ne sont pourtant pas en reste. La Tanzanie, par exemple, a obtenu un taux de croissance de 6%, toujours entre 2004 et 2005, et cette croissance ne se fait pas au détriment d’une inflation démente ; elle fut maintenue à 4,2 %. Par ailleurs, les revenus fiscaux du gouvernement ont quadruplé, à plus de 1,4 milliard d'euros.

Preuve que l’Afrique est capable de bonnes réformes, d’une bonne gouvernance et d’une gestion rigoureuse. Et comme partout, de bons résultats s’en suivent.

Par ailleurs, il n’y a pas que l’économie qui est en progrès ; des conflits s'apaisent, des démocraties s’enracinent, la liberté de la presse s'affirme… Et le tout donne d’ailleurs un ensemble cohérent et logique. En effet, il n’existe pas de bonnes performances économiques sans paix ni régime politique stable.

Nombre de défis restent à relever en Afrique. Mais les progrès économiques, si les bénéfices engendrés par ceux-ci sont intelligemment et honnêtement utilisés, peuvent permettre d’espérer une amélioration des conditions de vie de la population, encore souvent déplorables. Ajoutons à cela que si l’aide indispensable de la communauté internationale se poursuit, se forme alors un cocktail bénéfique qui mènera l’Afrique tout droit vers les vertiges du progrès, dont elle a tant besoin.