Une magistrale dénonciation des fondements du totalitarisme
Critique de : "La ferme des animaux" de George Orwell
On connaît George Orwell pour son œuvre "1984", qualifiée de prophétique. "La Ferme des animaux", du même auteur, est semble-t-il beaucoup moins connu. A tort.
On connaît George Orwell pour son œuvre "1984", qualifiée de prophétique. "La Ferme des animaux", du même auteur, est semble-t-il beaucoup moins connu. A tort.
Si le thème est le même (le totalitarisme), l’approche est complètement différente. Alors que "1984" nous plonge au sein même d’un totalitarisme, "La Ferme des animaux", elle, narre la fondation d’un système totalitaire. Fondation qui repose sur… une démocratie.
L’histoire se passe dans une ferme d’Angleterre, à une année inconnue. Ecoeurés de servir d’esclaves à l’homme, les animaux organisent une révolution et renversent le pouvoir des hommes en les chassant de leur propre ferme. Ils établissent leur régime, fondent un système où tous les animaux sont égaux. Il est néanmoins convenu que les cochons, par essence animaux les plus intelligents, dirigent l'ensemble.
L’aube de la nouvelle démocratie animale se passe plutôt bien. Des assemblées sont organisées tous les dimanche pour décider et voter, et le reste du temps les animaux travaillent, sous la conduite des cochons, pour assurer sur le long terme leur nouvelle souveraineté.
Mais plus le temps passe, plus la souveraineté des cochons grandit, aux dépens de celle des autres animaux de la ferme. Ceux-ci protestent à peine, la communication des porcs est telle que les animaux sont convaincus de l’utilité, voire de la nécessité, de chaque décision, même si celles-ci rognent leur liberté et détruisent l’idéal initial d’égalité. Doucement mais sûrement, la dictature s’installe et les idéaux révolutionnaires passent de vie à trépas.
A cette réflexion du totalitarisme, tout se résume dans cette maxime qui ne pouvait sortir que du génie d’Orwell : "Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres"…