Débats et réflexions

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jeudi, avril 30, 2009

Royales excuses

Ségolène Royal a une excuse. Elle a perdu en 2007. Malgré cela, la présidente de Poitou-Charentes a plus d'un tour dans son sac. En ce mois d'avril, Ségolène a choisi d'étrenner... les excuses. S'opposer ne suffisait sûrement plus. Il fallait faire acte de contrition. Le tollé, à droite, est logiquement immédiat. Mais pas seulement. Alors, à tort ou a raison, ces excuses ?

Il faut peser le pour et le contre. Le trublion socialiste avait plusieurs raisons d'effectivement faire ces excuses. J'en vois au moins deux.

1. Reprendre sa place d'opposante n°1 à gauche (au sens large du terme) face à Nicolas Sarkozy. Le PS, débordé à sa gauche par un postier décidemment très agité, se fait griller la politesse pour le rôle d'opposant le plus véhément au Président de la République. Pour rester dans le casting, il faut être plus virulent que Besançenot. Tout en restant crédible. La quadrature du cercle. A ce jeu-là, des excuses ne mangent pas de pain et n'entament en rien la crédibilité d'une possible candidate.

2. Se produire sur la place publique. Autrement dit, faire du bruit pour exister. Et pour être entendu, il faut trouver des canaux de relais. Autrement dit, les médias. Certes, on pourrait disserter pour savoir si les sorties spectaculaires de Royal la servent plus qu'elles ne la desservent, reste que la dame ne s'use pas. Là où les Fabius, les Hollande, Strauss-Khan et Aubry ne font plus un strapontin, Royal remue les foules. Elle vocifère, les médias s'en saisissent... et on en parle au café. Preuve que ça marche.

A contrario, je vois également au moins deux raisons pour lesquelles Royal aurait dû s'abstenir.

1. Démagogie. On peut retourner la chose dans tous les sens, on ne peut que constater la démagogie du propos. Ségolène Royal a fait du journalismo-politique, ou du politico-journalisme : sortant un extrait de phrase de son contexte, elle a clairement surfé sur une vague médiatique en rajoutant son poids de politique dans l'affaire. Cela s'appelle faire du bruit sur du bruit. Sur le fond, les idées politiques, les convictions, c'est le néant.

2. Proposer. S'opposer, c'est bien. Mais c'est insuffisant. Tout le monde le pense, le sait, le dit. Et pourtant. Royal en rajoute. En critiquant, de façon originale certes, Sarkozy tous azimuts et constamment, elle coule son propre navire. D'abord parce qu'elle reconnaît implicitement que Sarkozy mène les débats en France, comme lors de la campagne où Royal réagissait plus qu'elle n'entrepreunait. Ensuite parce qu'elle rajoute un coup de hache sur la coque du paquepot socialiste, sur laquelle est inscrit : "et les alternatives ???". A ce jeu-là, Bayrou échangera bientôt son esquif contre le Titanic socialiste...

Alors, d'après vous, à tort ou a raison, ces royales excuses ?