La politique des épées en bois
"Pas l'ordre juste, juste de l'ordre" (Sarko VS Royal). "Pas le pouvoir d'achat, la vie chère" (Royal VS Sarko). "Mon programme ce n'est pas Voici, c'est voici mon programme" (Fabius VS Royal). La politique et les mots. Quoi que. Aujourd'hui, c'est peut-être les mots (d'abord) et la politique (ensuite)...
Il avait son sourire satisfait. Après sa pique contre "l'ordre juste" chère à Ségolène Royal, il arborait son sourire des bons jours. Fier ? Pour sûr... Il était fier son mot venu contrer le slogan royaliste. Mais, au final, qu'a-t-il changé ? Rien. Oh il a bien proposé une solution alternative, afin de prouver que l'UMP est bien un "parti de gouvernement". Mais ce n'était pas ça l'important. L'important c'était de remballer comme il se doit le slogan royaliste, sans même examiner ce qu'il pouvait y avoir derrière... Nicolas Sarkozy a donc, ce jour-là chez Arlette Chabot, sorti son épée en bois. Peut-être pas la plus belle, celle qu'il réserve pour son duel post-premier tour avec Royal. Mais on était tout de même dans une belle pratique de la politique... des épées en bois.
Il avait son sourire satisfait. Après sa pique contre "l'ordre juste" chère à Ségolène Royal, il arborait son sourire des bons jours. Fier ? Pour sûr... Il était fier son mot venu contrer le slogan royaliste. Mais, au final, qu'a-t-il changé ? Rien. Oh il a bien proposé une solution alternative, afin de prouver que l'UMP est bien un "parti de gouvernement". Mais ce n'était pas ça l'important. L'important c'était de remballer comme il se doit le slogan royaliste, sans même examiner ce qu'il pouvait y avoir derrière... Nicolas Sarkozy a donc, ce jour-là chez Arlette Chabot, sorti son épée en bois. Peut-être pas la plus belle, celle qu'il réserve pour son duel post-premier tour avec Royal. Mais on était tout de même dans une belle pratique de la politique... des épées en bois.
Le propos, ici, n'est pas de blâmer Nicolas Sarkozy, lequel ne fait que se mettre au diapason de la classe politique Française. Le mot de Fabius vers le programme de Royal ("mon programme ce n'est pas Voici mais voici mon programme") est un autre exemple probant. Probant de la futilité qui, doucement mais sûrement, s'installe au sein des politiques Français. Probant de l'inanité de ces jeux linguistiques. Un éditorialiste du Figaro soulignait à raison, au moment de la "crise du CPE", que la créativité lexicale des manifestants (qui ont transformé le sigle CPE en toutes les insanités possibles) était bien supérieure à leur inventivité sociale.
Les politiques Français ne sont donc peut-être pas si éloignés du bon peuple ; quand celui-ci crie dans la rue ses dernières créativité lexicales, les Fabius-Sarkozy-Royal etc. exhibent les leurs à la télévision. Plus la politique des épées en bois est pratiquée assidûment par nos représentants, plus les gouvernants sont vus comme des joueurs de théâtre inconscients du rôle qui devrait être le leur. Au-delà de cela, c'est la conception de la politique à la Française qui est à repenser. Il est nécessaire que nos gouvernants rangent leurs épées-jouets. Il est indispensable qu'ils jettent un oeil aux idées des partis théoriquement adverses, qu'ils les examinent, qu'ils en tirent profit si ils la jugent bonne.
La politique des épées en bois, c'est un jeu dont la France se passerait bien. Parce qu'au final, c'est le débat d'idées qui y perd. C'est l'échange constructif qui s'éloigne. C'est la possibilité d'une politique unitaire qui est, de plus en plus sûrement, renvoyée aux calendes grecques. Là où le bât blesse, c'est que nos représentants croient mordicus que ces petits mots leurs rapportent des voix. Si l'Etat Français se passerait bien de cette politique des bacs à sables, car celle-ci nuit à son... état, les Français, corollaire évident, s'en passeraient tout autant, car elle leur nuit, à tous les niveaux.
La politique. Dans le dictionnaire des synonymes, on constate que le mot est associé à "adresse", "habileté" et "ruse" notamment. A "théâtre" (dans lequel sont réunis les meilleurs manieurs d'épées en bois), c'est "drame" qui y est associé. Un signe.
La politique des épées en bois, c'est un jeu dont la France se passerait bien. Parce qu'au final, c'est le débat d'idées qui y perd. C'est l'échange constructif qui s'éloigne. C'est la possibilité d'une politique unitaire qui est, de plus en plus sûrement, renvoyée aux calendes grecques. Là où le bât blesse, c'est que nos représentants croient mordicus que ces petits mots leurs rapportent des voix. Si l'Etat Français se passerait bien de cette politique des bacs à sables, car celle-ci nuit à son... état, les Français, corollaire évident, s'en passeraient tout autant, car elle leur nuit, à tous les niveaux.
La politique. Dans le dictionnaire des synonymes, on constate que le mot est associé à "adresse", "habileté" et "ruse" notamment. A "théâtre" (dans lequel sont réunis les meilleurs manieurs d'épées en bois), c'est "drame" qui y est associé. Un signe.