Débats et réflexions

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vendredi, juillet 21, 2006

Terroristera qui terroristera le dernier...

Israel bombarde le Liban, le Hezbollah ne relâche pas les soldats israéliens... et la population libanaise (et palestinienne !) souffre de plus en plus. Depuis sa création, l'Etat hébreu multiplie les guerres et les coups de forces. Pourtant, les problèmes ne sont jamais réglés. Jusqu'à quand peut durer cette situation ?

Israël est « en droit de se défendre » selon les mots du célèbre fin tacticien George Bush… et ne s’en prive pas. 3 soldats Israéliens enlevés et la guerre est, non pas déclarée puisque le conflit n’oppose une armée contre une autre, mais aussitôt déclanchée. Israël ne transige pas avec la vie… de ses hommes. Car une fois passé les frontières (que ce soit celle de Gaza, territoire théoriquement sous souveraineté palestinienne mais qu’Israël outrepasse sans complexe, ou celle du Liban), une vie n’a plus la même valeur. Depuis le début du conflit, c’est-à-dire le 28 juin à Gaza après l’enlèvement d’un soldat Israélien par des palestiniens le 27 juin, et le 12 juillet au Liban après le rapt de deux autres soldats Israéliens dans le nord d’Israël le même jour, le nombre de victimes libanaises par rapport aux pertes israéliennes est à peu près, au jour d’aujourd’hui (21 août), 10 fois plus élevé ! Environ 150 victimes Israéliennes et… plus de 1500 libanaises.

« Des bêtes » tonnait une dame -française- qui était sur le point d’être rapatriée. Israël prendrait les libanais pour des bêtes. Elle rajoutait, d’un ton convaincue, que le Hezbollah, milice chiite libanaise créée en 1982 afin de répondre à l’invasion du Liban par Israël, avait « tout à fait le droit de se défendre ! » Elle oublie que l’agression vient d’abord du Hezbollah… quand on regarde le passé très récent. Mais finalement, dans ce « monde sans mémoire » comme le fulminait Georges Corm, ancien ministre libanais, le problème vient bien d’Israël puisque l’Etat juif garde un petit bout de territoire que le Liban revendique, et ne veut pas le rendre. Comme il en est pour le Golan, territoire syrien mais sous contrôle Israélien depuis que le pays l’a annexé en 1981.

Partant de ces constats, certaines organisations, milices ou partis qualifiés de « terroristes » par Washington et beaucoup d’autres pays occidentaux, tel le Hezbollah ou le Hamas, ne sont en réalité que des mouvements de résistance. Du moins dans l’état actuel des choses. Un Etat occupe illégalement une partie du territoire d’un autre Etat, enlever ou tuer les occupants sont alors des formes de résistance. Jean Moulin est devenu un véritable héros français en raison de ses actes de résistance à l’occupation allemande. Ni Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, ni les différents chefs du Hamas, seront auréolé de la même manière… à part dans leurs pays respectifs, évidemment. Pourtant tout est identique qu’à l’époque de la seconde guerre mondiale, les barbes en plus. Seulement, un élément très perturbateur est passé par là : le 11 septembre.

Les barbus ne sont plus des résistants, ils sont des terroristes sanguinaires. Même si leur cause est juste, encore une fois dans l’état actuel des choses, ils sont des ennemis à abattre. Le monde est bien en guerre : les Etats-Unis et certains pays occidentaux spolient allègrement des Etats comme la Palestine. Les palestiniens, à raison, résistent et tuent avec leurs moyens : des bombes artisanales. Des civils palestiniens tués par Tsahal (l’armée israélienne) ne sont que des bavures inévitables provoqués par des assassinats ciblés de « terroristes », dont l’ONU ne se soucie guère, sinon via un vague mémo… En revanche, des Israéliens tués dans un bus par une bombe palestinienne est un abominable acte terroriste condamnée par la communauté internationale.

La force n’a été, n’est et ne sera d’aucune utilité à Israël. Comme l’a judicieusement souligné Jean-Paul Chagnollaud, un expert des relations internationales, Israël a gagné toutes les guerres mais n’a pas pour autant assuré sa sécurité ni installé la paix. Toute agression du type des bombardements actuels du Liban se retournera tôt ou tard contre l’Etat hébreu. Pour l’instant, Israël peut vivre cette situation de violation perpétuelle du droit internationale (occupation de territoires palestiniens, syrien, libanais, assassinats de civils…) grâce au soutien inconditionnelle et bornée des Etats-Unis qui lui apporte deux grands atouts. D’abord l’atout militaire : première puissance militaire mondiale, Washington fournit une très grande partie de l’arsenal militaire Israélien. Ensuite et enfin l’atout diplomatique : membre permanant du conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis mettent continuellement leur veto à toute résolution dudit conseil si celle-ci est un tant soit peu contraignante pour Israël.

Mais quand l’Amérique ne soutiendra plus avec autant d’impétuosité Israël, ou que Washington ne sera plus la 1ere puissance mondiale ?