Débats et réflexions
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lundi, mai 14, 2007
jeudi, mai 03, 2007
Fantasmes : les souillures de 2007
Faut-il que l’élection présidentielle soit un non choix ? En 2002, quand le président sortant Chirac était opposé à Le Pen, ce fut le cas. Si les Français avaient le choix dans la pratique, car deux bulletins étaient bien présents dans les urnes, ils ne l’avaient pas du point de vu de l’éthique et de la responsabilité.
Nous sommes en 2007. PS et UMP sont au second tour, les deux formations ont obtenu de bons résultats au 1er tour, les deux candidats ont débattu publiquement. La majorité s’accorde pour affirmer que 2007 est une belle présidentielle, et pas seulement grâce à Royal. Un taux de participation dont on peut être fier, un recul des extrêmes des deux bords dont on doit tout autant être satisfait, et un débat final plutôt riche.
Que de bonnes nouvelles donc ? Que de bonnes bases pour, une fois dans l’isoloir, choisir, vraiment choisir, entre deux possibilités crédibles ? Oui, assurément. Et pourtant. Un vent nauséabond circule en France, sur Internet, entre amis, dans les cafés, au sein des cercles militants. Il circule, et nous prévient : un des deux candidats est… dangereux.
Les deux formations dit de « gouvernement », c’est-à-dire aptes à gouverner, sont au 2nd tour, et pourtant, d’après ce vent nauséabond, nous n’avons pas le choix. Etrange assertion. Nicolas Sarkozy serait dangereux. Le fantasme : oui, c’est bien lui, d’après ce qui circule, qui contrôle tous les médias, ou à tout le moins les grands groupes de presse. Le fantasme continue : oui, c’est bien lui qui enverra les militaires Français en Iran avec les Etats-Unis (ou sans, soyons fous jusqu’au bout) pour contrer l’ambition nucléaire de
La vérité : Sarkozy a bien des amis qui sont patrons de grands groupe de presse, Martin Bouygues (TF1) et Arnaud Lagardère (Europe 1, Europe 2, RFM, le journal du dimanche, Paris Match etc.) en tête. Ce qui ne valide pas les soupçons à son endroit de contrôle exacerbé de la presse. Pour prendre le dernier exemple qui a fait scandale, le débat Royal-Bayrou où il y aurait eu des « pressions » de Sarkozy pour que ce débat n’ait pas lieu, les journalistes de la presse quotidienne régionale et de Canal + ont formellement démenti : aucune sorte de pression.
"Il est aisée, voire glorifiant de voter Royal, alors qu’il est très difficile, voire honteux de voter Sarkozy."
La vérité : Nicolas Sarkozy s’est rendu aux Etats-Unis pour discuter avec Bush et affirmer que
La vérité : Nicolas Sarkozy a effectivement affirmé que certains immigrés en situation illégale retourneront dans leurs pays d’origine. Il n’a jamais affirmé que tous les immigrés seront renvoyés chez eux. Il faut ici, de plus, dissocier rhétorique des faits : le discours est effet véhément concernant les immigrés sans papiers, mais les préfectures continuent de régulariser ceux qui remplissent les critères de régularisation. Non, donc, tous les immigrés ne rentreront pas chez eux si Sarkozy est président, car il y a des réalités, loin des fantasmes.
Il ne s’agit pas ici de faire campagne pour Nicolas Sarkozy, il s’agit de rétablir la vérité. A quelle fin ? Que la démocratie Française soit saine. Tous ces fantasmes basés sur des mensonges ou exagérations nuisent assurément à notre démocratie. Faire peur, imposer un choix, et pire, fustiger ceux qui votent Sarkozy est une ineptie d’ampleur inédite. Il est aisée, voire glorifiant de voter Royal, alors qu’il est très difficile, voire honteux de voter Sarkozy.
Non, ce n’est pas normal et c’est nuisible. Nuisible à la démocratie car beaucoup d’électeurs ne peuvent que très difficilement s’exprimer, mais également nuisible au PS et à tous ceux qui crient au loup, car cela décrédibilise totalement ceux-ci. Se contentant de fantasmes, de peurs, de pressions sur les électeurs Sarkozy, ils en oublient leur projet, leurs idées, le programme de leur candidate. Pourtant, un Président doit être élu sur précisément un projet pour
C’est donc une attitude dommageable pour tous, la démocratie, réduite à un référendum là où il y a un choix, les électeurs de Royal, décrédibilisés, les électeurs de Sarkozy, contraints au mutisme. Le président sortant appellerait ça une fracture sociale… entre électeurs.